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Sébastien serait né en 260 à Narbonne d’un père gaulois et d’une mère milanaise. Issu d’une famille prospère, il aurait reçu à Milan toute l’éducation, les privilèges et les opportunités que son origine implique. Il se serait engagé à l’âge adulte dans l’armée en 283 et se serait vite distingué par sa loyauté, son intelligence et sa bravoure. Sous le règne de l’empereur Dioclétien, dont il aurait été "un bon ami" et "un favori", il aurait été fait officier de l’armée impériale (centurion, à la tête d'une centurie de 100 soldats) et capitaine de la garde prétorienne (garde rapprochée de l'empereur).

L’empereur, par souci d’unification idéologique, partant du principe "un seul Empire, une seule religion", aurait choisi de persécuter les chrétiens. Deux mille d'entre eux furent tués par refus d'abandonner leur foi. Si nous ne savons pas à quel moment de sa vie Sébastien serait devenu chrétien, nous savons qu'il cacha sa foi chrétienne à l'empereur.

Pendant les débuts de cette épuration idéologique, Sébastien aurait profité des prérogatives attachées à son grade pour aider et consoler les captifs en prison ; endroit où il aurait fait de nombreuses conversions y compris parmi le personnel. Il aurait ensuite convaincu le préfet de Rome, Chromatius, après l'avoir guéri de sa goutte, de libérer les prisonniers et les esclaves. Le fils du préfet, Tibutius, suivit la voie montrée par son père et fut baptisé.

 

 

Mais un jour de l’an 286, Sébastien aurait été dénoncé puis amené devant l’empereur sans en être informé. L’empereur se serait ensuite efforcé par toutes sortes d’artifices de le détourner de la foi du Christ. Mais, comme il n’aurait obtenu aucun changement, il l'aurait alors condamné à être transpercé de flèches, non pas par la garde prétorienne de peur qu'elle se soulève, mais par une troupe d’archers mercenaires : les Numides (Kabyles). Sébastien, dépouillé de ses vêtements, ligoté à un arbre et criblé de flèches, aurait été laissé pour mort. Pendant la nuit, une femme nommée Irène serait venue enlever le corps transpercé qui respirait encore, puis l’aurait ramené chez elle où il aurait été soigné.

Une fois rétabli, Sébastien n’aurait pas cherché à fuir mais plutôt secourir une dernière fois ses frères chrétiens. Ainsi, il aurait défié une dernière fois l’empereur qui, furieux et vexé, l’aurait à nouveau condamné à mort. Le 20 janvier 288, à l’hippodrome de Rome, Sébastien serait mort par fustigation (équivalence de flagellation) avec des verges jusqu'à ce que mort s'ensuive. Son corps ensanglanté fut jeté dans la Cloaca Maxima (égouts) afin que le corps du martyr ne soit pas vénéré plus tard. Une matrone romaine (maîtresse de maison, reconnue et respectée) nommée Lucine, elle aussi chrétienne, retrouva le corps et le fit enterrer dans les catacombes sur la via Appia, près de restes de souverains pontifes.

Six cents ans plus tard, en 825, l'évêque de Soissons convoquât les archers de la compagnie de Soissons et les chargea de rapporter les reliques de Saint Sébastien dans son diocèse. Ainsi naquit la Chevalerie d'Arc et Saint Sébastien devint patron des archers.

 

 

Depuis le XVIème siècle, en France, la Saint Sébastien est fêtée le 20 janvier dans les compagnies d’archers. La laïcisation étant passé par là, cette fête est désormais commémorative et sportive. Aujourd’hui encore, la tradition est bien vivante et la quasi-totalité des clubs de tir à l’arc organisent une fête à la Saint Sébastien.

Le principe du Tir de la Saint-Sébastien est de s'approcher le plus possible d'un "marmot", un repère choisit sur le blason Beursault. Généralement, il s'agit du centre du blason, mais un autre repère peut être choisit en début de séance. Le blason est spécialement décoré pour l'occasion par le Sébastien de l'année précédente. On procède souvent à deux pas de tir : les archers expérimentés à longue distance et un pas de tir à courte distance pour les débutants. Parfois, trois pas de tirs sont mis en place : un pas de tir à longue distance pour les arcs à poulies, un pas de tir moyenne distance pour les classiques et un pas de tir courte distance pour les jeunes. Enfin, les archers doivent s'habiller soit en blanc (couleur traditionnelle du tir à l'arc) soit en tenue de la compagnie.

L'ordre de tir est le suivant : les Empereurs tirent en premier, puis le Sébastien de l'année précédente, le Connétable, le Capitaine, les Officiers (le Secrétaire puis le Trésorier), les Chevaliers et enfin les autres archers par ordre décroissant d'ancienneté au sein de la compagnie. Une à trois flèches sont tirées par les archers, selon les modalités de la compagnie. Pour chaque archer, lors de sa toute première flèche, le salue fort et clair de ses compères est de rigueur : "Archers, je vous salue !". La réponse l'est tout autant : "Salut !". Une pénitence peut être appliquée en cas de manquement.

Les meilleures flèches sont laissées en cible, afin d'éviter toute triche. À la fin du tir, le Roy et les Chevaliers procèdent à l'arbitrage pour élir le nouveau Sébastien. On lui remet alors le blason, avec sa flèche encore plantée dedans, et un petit trophée. À son tour, il préparera le blason de la Saint-Sébastien qui aura lieu l'année suivante. Son titre sera également remis en jeu.

 

Sources (textes et photos) :

L'Archer Français : http://larcherfrancais.fr

Les Archers des 3 lucs : https://www.archersdes3lucs.fr

Les Archers Commerciens : http://archerscommerciens.e-monsite.com

Andrea Mantegna, "Saint Sébastien d'Aigueperse" (1480)

La Compagnie de la Tour à l'Oiseau : https://arc-poitiers.fr

SB Broderies Costumes : https://www.sb-broderies-costumes.fr